Indémodable mais soumis à la mode, durable mais produit le plus polluant de la deuxième industrie la plus polluante au monde, symbole de jeunesse mais adopté de 0 à 90 ans …. en matière de textile, y a-t-il pièce plus paradoxale que le jean, que ce soit pour la place qu’il occupe dans le cœur et le placard des hommes qu’en termes de bilan carbone ?
Pour simplifier la lecture et le choix de ce vêtement que, statistiquement, vous avez 99 % de chances d’avoir dans votre placard, le Beau Gustave vous a préparé quelques points de repère. Histoire, critères de choix, diversité des coupes seront abordés.
Vous comprendrez également vite pourquoi choisir son denim en seconde main est particulièrement pertinent et vertueux.
Consultez notre collection de jean et veste en jean !
Passe partout mais sexy (comment bien choisir son jean)
Aux yeux pourtant cléments du Beau Gustave, le jean qui flotte sur une fesse que l’absence de soutien rend forcément molle est un des pires pêchers de style.
Quand on s’habille, se regarder de dos est toujours une bonne idée, mais si on peut pardonner une veste un peu courte, un torse un peu moulé ou un pantalon un peu court, le jean flottant est impardonnable. Et pourquoi pas un sac à dos Décathlon ou une banane Kway ?
Au cœur du Jean, il y a la fesse.
Bien sûr, ce n’est pas si simple de ne pas se tromper. D’abord parce qu’un jean se détend toujours un peu.
Il doit donc être un peu serré quand on l’essaye. Si vous glissez un doigt entre votre corps et le jean, il est trop grand. Idem s’il vous faut une ceinture pour le tenir. En revanche, au bout d’une demie journée, vous devez pouvoir plier les genoux sans peine.
Les points de vérification de l’adéquation du jean à votre personne comprennent aussi la cuisse, qui doit être moulée, les plis de la braguette devant aller droit vers l’extérieur sans tendance à remonter, la poche, enfin, qui doit être difficile d’accès.
Concernant la longueur : c’est à vous de voir. Mais en cas d’hésitation, vous ne vous tromperez pas en choisissant la longueur qui « casse » sur la chaussure.
Quant à l’ourlet, ou plutôt la façon dont vous choisissez de finir votre pantalon, là aussi, c’est à vous de jouer : dans les règles d’un ourlet ordinaire, retroussé, effrangé (peut être le moins durable)
Pour ceux que les chiffres rassurent, ces 2 indications complémentaires :
Sur la taille. Il existe 2 types de taille, la française et l’américaine.
Toujours pratiques, les Américains précisent 2 mesures : la taille (« W ») et la longueur (« L »). Il y a entre 8 et 10 chiffres d’écart entre la taille américaine et la française. Par exemple, un 38 français sera un 28 ou un 30 américain.
Quant à la longueur, elle précise l’entrejambe, sous la braguette : La longueur 30 est égale à 76.20 cm, 32 est égale à 81.30 cm, 34 est égale à 86.40 cm, 36 est égale à 91.50 cm. Tout s’éclaire aussi quand on se souvient qu’un inch vaut 2,54 cm….
Maintenant, vous êtes prêt à essayer votre jean. Et vous avez compris qu’un jean qui a perdu son premier apprêt grâce à un premier propriétaire qui a fait le travail pour vous, est une assurance complémentaire de bien le choisir. Finalement, je jean est un peu comme le vestiaire du gentleman anglais : mieux quand le majordome l’a un peu porté. Parfois, LBG vend en seconde main des jeans neufs, mais là, nous mettons tout en œuvre pour vous aider.
La bonne coupe
Le marketing de la mode est assez créatif en matière de coupe, mais normalement, ces éléments devraient vous permettre de vous y retrouver
Incontournable ! Si elle est plus flatteuse pour les silhouettes longues et minces, elle convient finalement à peu près à toutes les morphologies, qu’elle élance. On peut trouver des slims à la taille basse, médium ou ajustée, mais la cuisse est toujours galbante et il est forcément resserré à la cheville.
Attention surtout à la taille, on conseillera plutôt la taille haute au petit ventre rond, car ainsi le slim donnera une nouvelle jeunesse au quadragénaire gourmand. Ce conseil ne sera pas répété mais s’applique quelle que soit la coupe.
Il est très facile d’avoir du style avec un slim : il laissera apparaître votre basket, votre mocassin ou votre bottine, adorera les chemises droites ou fitées, se plaira avec une veste de ville comme un blouson de cuir ou un bomber sous sweater.
La coupe doite (ou « regular »)
Comme son nom l’indique, elle est droite de la taille à la cheville, juste un peu affinée au niveau des genoux ! Là aussi, elle reste assez ouverte en termes de silhouette, mais il faut quand même remplir la cuisse, l’un des 3 points de vérification du bon fit pour le jean.
On le trouve en taille médium, basse, ou ajustée.
S’il fallait montrer le caractère œcuménique de cette coupe, on dira que le mythique 501 de Levis - date de naissance 1890 - est une coupe « regular »,
La coupe « straight » (ou « semi slim »)
Elle est à la frontière de la slim et de la droite. Au point que pour une marque classera un jean dans la catégorie regular alors qu’une autre l’aurait mise en straight. De toute façon, à un moment ou un autre, c’est l’essayage qui vous dira.
La coupe bootcut.
Droite jusqu’aux genoux – voire même, un peu serrée, la coupe s’élargit en dessous.
Il permet de porter des chaussures un peu plus imposantes. Par exemple, des boots ! C’est un jean parfait pour les grands, mais pertinent aussi pour les jambes un peu courtes. Le Levis 527 est « bootcut ». Moins facile pour les jours de bureau, cette coupe aime en revanche aussi bien le blouson que la veste.
Exemple d'un jean Gucci bootcut
Le jean tapered
La cuisse est assez large, le pantalon se fusèle (« tapered » en anglais) dans la descente vers le pied.
Coupe moderne, c’est le 512 de chez Levi’s. Parfois plus séduisante sur le cintre qu’au porter, elle peut aussi emporter votre silhouette avec style et renouveau. Elle aime le mocassin pieds nus ou la bottine lacée.
Le tour des coupes pourrait passer par le skinny – version très fitée du slim, et on pourrait commenter d’autres versions, mais il nous semble qu’à ce stade, vous avez de quoi faire vos repérages.
Variation sur la toile
La couleur et le délavage sont des manières de personnaliser votre jean.
Le délavage a été découvert par hasard dans les années 70 par Marithé et François Girbaud, stars de la mode de l’époque. Voulant assouplir la toile trop rigide de leur denim brut, ils ont l’idée de la passer à la machine avec des pierres ponces, qui frottait la toile sans l’agresser. Résultat : une toile plus douce mais sans aucun dommage. Le « stone wash » était né.
Aujourd’hui, cela reste une technique mais retenons que le traitement à l’ozone et au laser – économiques en eau – montent en puissance, tandis que le sablage tend à disparaitre. Et c’est tant mieux car en termes écologiques comme en termes humains, ce n’était clairement pas une idée vertueuse.
Un dernier mot sur le Selvedge
Très en cour car synonyme – pas forcément à juste titre – d’une qualité supérieure, le mot
Selvedge est la contraction de l’anglais « Self Edge », raccourci pour “Self-finished edge”, signifiant en français “bord fini”.
Pour faire simple, il s’agit d’une finition uniforme du tissu à son extrémité visant à éviter qu’il s’effiloche. Elle est donc renforcée et forme souvent un liseré de couleur. Grâce à l’utilisation d’une seul fil de trame, le tissage est plus serré et plus résistant. En revanche le temps de production et le métrage de tissu sont beaucoup plus élevés.
Ne pas confondre selvedge et brut : le brut (« raw ») est une toile sergée imbibé d’indigo dont la couleur n’a pas été traitée par la suite. Le selvedge est un mode de fabrication : on peut trouver des bruts selvedge et des bruts pas selvedge, des selvedge pas brut et aussi bruts.
Le selvedge est le canal historique du jean – aux USA dans les années 1880. Mais la demande explosant, l’industrie a choisi des machines à moindre lais. C’est via le Japon, dans les années 1980, que le selvedge revient, critère de qualité. Le liseré rouge qui finit la toile vient du fait que c’était ainsi que Levis signait ses toiles, quand les Japonais ont importé pour les imiter.
S’il n’est pas une garantie absolue de supériorité qualitative, qu’on peut trouver des toiles non selvedge magnifique et des selvedge qui ne justifient pas leur prix, indubitablement, après quelques porters un peu « rigides », le selvedge est d’un parfait confort. Et il se patinera très joliment.
Exemple de jean Selvedge avec un modèle de R Ralph Lauren
N’hésitez pas à venir prolonger le dialogue, au showroom comme sur Internet @lebeaugustave, tant cette pièce est à la fois incontournable dans le vestiaire d’un homme et pertinente en seconde main.
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Merci à…. Il y a abondance d’articles sur le jean mais nos sources principales furent the goodgoods, La Redoute, le blog « commeuncamion », asphalte et les Inrockuptibles. Merci à eux de tout ce que nous avons plus ou moins appris et avons grand plaisir à transmettre.
Source des photos (https://designmag.fr/mode/jean-a-la-mode-1800-1984-476004.html ; https://www.numero.com/fr/mode-homme/selection-homme-denim-jean-automne-hiver-2020-2021-valentino-paul-smith-tom-ford-telfar-ferragamo-yproject#slide123425)
